Ce n’était pas gagné, mais le Costa Rica semble avoir réussi son pari : celui de devenir une référence en écotourisme en Amérique Centrale et dans le monde entier.

Qu’est-ce que l’écotourisme ?

Contraction d’ « écologie » et de « tourisme », l’écotourisme est une forme de tourisme durable dont l’objectif est de profiter de la nature et des paysages, tout en ayant de faibles impacts environnementaux. Ces activités ou ces pratiques comportent une part d’éducation, et aident à faire prendre conscience aux voyageurs de la nécessité de préserver les ressources naturelles et le capital social des zones visitées.

Pour une définition plus sophistiquée de ce concept et de celui de « tourisme durable », nous vous invitons à lire la section dédiée ci-dessous.

On parle souvent de tourisme vert , de tourisme durable, d’ écotourisme, sans savoir clairement quels principes précis définissent chaque terme. Même si les définitions de ces notions restent floues et peuvent être interprétées différemment, elles englobent de grandes notions clés, à savoir :

Le destin unique de l’écotourisme au Costa Rica

Déforestation, culture de la banane et du café et élevage ont fait la pluie et le beau temps au Costa Rica depuis la colonisation espagnole, avec une apogée aux XIXème et XXème siècle sous le règne de la United Fruit Company.

Pendant ce temps, le Costa Rica est resté une simple base d’études et de recherches scientifiques, malgré sa très grande biodiversité.

Mais dès le XIXème siècle, contrairement à ses voisins, le Costa Rica a doucement mais sûrement pris le chemin de la démocratie, de la démilitarisation totale – consacrée en 1948 sous José Pepe Figueres, du dynamisme social, avec notamment une éducation obligatoire et gratuite depuis 1869… et ainsi de la prospérité économique.
Lire notre article : Costa Rica un pays sans armées

Dans les années 80, parce que ses ressources traditionnelles entrent en crise, et grâce à la réunion de tous les facteurs mentionnés précédemment, le Costa Rica, en quête de reconversion, prend finalement conscience de ses richesses naturelles incommensurables… et décide de se tourner vers leur protection et leur valorisation grâce à l’écotourisme.

Et du coup, concrètement ?

  • Des dates
    • 1955 : Création du premier parc national : Parc du Volcan Poas.
    • 2008 : les autorités des Parcs Nationaux du Costa Rica règlementent l’observation des baleines et des dauphins au départ de certains parcs.
    • 2009 : le gouvernement annonce au Congrès son opposition à l’exploitation pétrolière au Costa Rica.
    • 2012 : Le Costa Rica interdit la chasse sportive sur l’ensemble du territoire.
  • Des chiffres
    • De 10% de territoire protégé en 1987, ce sont désormais environ 27 % du territoire, dont 13 % de parcs nationaux, qui ont été aménagés pour être protégés afin de sauvegarder les différents biotopes du pays.
    • 2010 : en 20 ans, le Costa Rica a réussi à augmenter de 31% sa surface forestière.
    • 2015 : premier semestre avec 100 % d’énergie verte.
    • 2021 : le nouvel objectif du Costa Rica est d’atteindre à 100% la neutralité carbone (CO²). En raison de la grande production d’électricité hydraulique que produit déjà le pays, l’objectif semble réalisable. D’autant plus que des recherches sont actuellement effectuées pour exploiter le potentiel géothermique de certaines régions et produire du biogaz à partir de pulpe de café.
  • Des labels :
    • L’Institut du Tourisme Costaricien (ICT) a mis en place en 2011 le label CST (Certification de Tourisme Durable), dans le but de trier et différencier les entreprises touristiques en fonction de leur degré d’implication dans la préservation de l’environnement (exploitation des ressources naturelles, culturelles et sociales). C’est une action privée contrôlée par l’État. Il existe 5 niveaux différents et un cahier des charges très rigoureux.
    • La Bandera Azul Ecológica (Drapeau Bleu Ecologique) est un label décerné annuellement pour les communautés qui s’engagent dans le développement durable (gestion des déchets ou bien protection des ressources naturelles). Cette action gouvernementale suit des critères rigoureux et a pour but de transmettre un environnement préservé aux générations à venir.

Mais les initiatives ne sont pas seulement étatiques. De nombreux particuliers, hôtels, associations, coopérations se sont mis à « jouer le jeu » de l’écotourisme. Les Quakers à Monteverde, la Réserve Naturelle Absolue Cabo Blanco, ASEPALECO au coeur de la réserve Karen Mogensen, et l’ATEC dans les caraïbes en sont de bons exemples.

 

Nos suggestions pour votre voyage

  • Des séjours en communauté, à Los Santos (Providencia de Dota), Corcovado, Los Campesinos.
  • Des activités avec peu d’impact environnemental (randonnée, vélo, cheval, yoga).
  • Des écolodges : Tierra Madre Lodge, Forest Lodge, Cerro Escondido, La Tigra (et bien d’autres en secrets).
  • Du volontariat : un peu partout dans le pays ! Pour cela vous pouvez nous consulter, mais nous ne commercialisons pas directement ce service.

N’hésitez pas à contacter notre équipe pour vivre une expérience responsable au Costa Rica. Voici d’ailleurs quelques circuits :

Les définitions d’écotourisme et de tourisme durable au Costa Rica

L’écotourisme, concept contemporain intrinsèquement lié au Costa Rica  ?

La difficile définition de l’écotourisme :

Le terme « écotourisme » émerge dans les années 1970, mais sa définition est plus récente. Dans les faits, il faut comprendre que l’écotourisme est une contraction d’écologie et de tourisme qui s’inscrit dans la mouvance du développement durable.

L’écotourisme est défini en 1992 par la Société internationale d’écotourisme comme « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ». 

La définition donnée par Géoconfluence (ENS Lyon) se veut plus détaillée : « l’écotourisme constitue une des formes du « tourisme durable », soit une « forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles relativement intacte ou peu perturbées, dans le but d’étudier ou d’admirer le paysage, les plantes, les animaux sauvages ou des manifestations culturelles (passées ou présentes) dans ces zones » (Ceballos-Lascurain, 1987). »

Tandis que celle de l’IUCN (The World Conservation Union), met l’accent sur l’importance de l’implication des populations locales : « L’écotourisme est une visite, responsable au plan de l’environnement, dans des milieux naturels, relativement peu perturbés, avec le but d’apprécier la nature (et toute autre dimension culturelle du passé ou du présent), qui fait la promotion de la conservation, qui a un faible impact sur l’environnement et qui permet une implication socio-économique des populations locales« .

 

Ce qu’il faut retenir de ces définitions de l’écotourisme 

Il faut donc comprendre que l’écotourisme dispose d’une dimension économique et écologique. On y retrouve la nécessité de proposer un modèle performant pour permettre la préservation des sites naturels remarquables, la répartition équitable des richesses, l’éducation des parties-prenantes et la valorisation du patrimoine et des cultures locales … Autant de dimensions valorisantes pour un territoire et sa population locale, mais qui peuvent s’avérer ambitieuses face à certains enjeux, d’ou l’importance de soutenir les acteurs locaux par notre sélection des prestataires

L’écotourisme impose donc une responsabilité à l’industrie du voyage vis-à-vis de l’environnement et de l’économie locale. De façon plus concise, Blamey (1997, 2001) avance qu’une analyse des différentes définitions proposées amène à considérer trois dimensions qui constituent l’essence même du concept d’écotourisme :

  • Un tourisme axé sur la nature ;
  • Une composante éducative ;
  • Un besoin de durabilité

En ce sens, les parcs nationaux illustrent bien ces 3 dimensions, en proposant à tout un chacun d’accéder à un territoire préservé mis en tourisme (sentiers d’accès, hébergements, infrastructures…), pour en apprécier les qualités naturelles de ce territoire, et ainsi découvrir voire comprendre ce qui fait les spécificités de son écosystème.

L’impact de l’écotourisme sur le développement du tourisme au Costa Rica

Toutes ces définitions et ces différents concepts de l’écotourisme qui ont émergé au cours des années 80-90 ont donc fortement influé le développement touristique du Costa Rica, qui a su s’en inspirer pour en proposer sa propre interprétation.

Avec de nos jours, au sein du pays de l’or vert de nombreuses destinations « écotouristiques » plébiscitées à raison. En effet, leurs attractivités et leurs stratégies de communication et de développement est fondée sur la promesse d’une expérience extraordinaire au Costa Rica. Cette stratégie fait écho à des concepts comme l’exotisme, ou la wilderness, deux formes d’attractivités d’un territoire qui reposent sur l’originalité de l’expérience que l’on peut y vivre au contact de la nature préservée et magnifiée. 

Parmi ces destinations nous pouvons citer par exemple : la péninsule d’Osa et le désormais célèbre parc national du Corcovado, la lagune de Tortuguero et ses canaux de mangroves, la région de Monteverde et sa forêt de nuages… Ces trois sites touristiques peuvent être considéré comme écotouristiques, car elles ont fondé leurs attractivités sur la qualité de leurs écosystèmes préservés et la promesse d’une immersion au sein de ces environnements pour les découvrir de l’intérieur. Maintenant toute la difficulté sera de maintenir la qualité de l’expérience, car plus un lieu est célèbre, plus il est difficile de le maintenir préservé permettant que cela soit exceptionnel. 

On peut d’ailleurs considérer que la majorité des destinations touristiques du Costa Rica partagent ses valeurs, avec des parcs nationaux et réserves naturelles réparties sur l’ensemble du territoire, ainsi qu’un réseau de prestataire pour les valoriser. 

Le tourisme durable, un concept plus adapté au Costa Rica ?

Les liens entre « Développement durable » et « Tourisme durable » :

Le tourisme durable, ou plus généralement “tourisme responsable”, est un concept qui se veut plus global que l’écotourisme. Il rassemble l’ensemble des pratiques touristiques réalisées en perspective d’un développement durable de la société, avec de ce fait une triple dimension économique, sociale et environnementale.

Ces pratiques ne mettent pas uniquement en valeur un dépaysement porté sur la nature et son contact préservé, mais plus globalement des pratiques touristiques qui se voudraient vertueuses, régénératrice voire déculpabilisantes.

Le tourisme durable, c’est donc la recherche d’un modèle qui cherche à être le moins impactant pour l’environnement et le plus profitable à la société et aux territoires d’accueils. C’est, à l’image du développement durable, un idéal vers lequel les parties prenantes du système touristique doivent pouvoir tendre. Car dans les faits, cela permettrait de donner des vertus positives au tourisme, en plus d’être une manne économique. Tandis que pour ceux qui le pratique, cette forme de tourisme va permettre de pouvoir profiter sans remords des vacances, voire même d’avoir le sentiment d’être bénéfique pour la société.

De cette façon, le « tourisme durable » peut apporter une dimension supérieure à l’expérience touristique, en lui conférant des vertus positives. Cette logique est comparable à celle du développement durable en général qui cherche à optimiser nos modes de fonctionnement pour les rendre les plus performants possibles (sur le plan énergétique, technique, pédagogique…) et ainsi limiter les externalités négatives générées par la croissance…  

Ainsi, le tourisme durable consiste globalement à appliquer les principes du développement durable à toutes les formes de tourismes, quel que soit l’environnement en place. Il s’agit donc de chercher à veiller à l’ensemble des équilibres socioculturels et écologiques, tout en favorisant le développement économique des destinations et des entreprises touristiques.

C’est un concept différent de celui d’écotourisme, qui est concentré sur la préservation de sites naturels remarquables et leurs mises en tourisme. Le tourisme durable peut lui s’appliquer à des contextes variés, que ce soit en milieu urbains, dans les zones rurales, en montagnes, car ce n’est pas le lieu qui importe, mais les pratiques durables mises en place par le prestataire et permettant de vivre une expérience bénéfique sur différents plans (économique, socioculturel et écologique). 

 

La recherche d’un modèle touristique qui fait consensus : 

Pour aller plus loin dans cette analyse, nous ajoutons la définition de « tourisme durable » proposée par l’Organisation Mondial du Tourisme :

Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil”.

Une définition qui se veut générique et qui rappelle précisément celle du “développement durable”, en mettant en valeur la recherche d’un modèle « idéal » qui ferait consensus et permettrait de satisfaire un maximum de partie-prenantes, concernées par le développement du tourisme sur un territoire donné.

La dimension sociale est particulièrement importante, car elle assure une cohésion entre les organes décisionnaires et les acteurs engagés sur le terrain. Dans les faits, il serait impossible de promouvoir un modèle touristique « vertueux » sans l’appui de la population locale, car il est nécessaire qu’un ensemble de partie prenante d’un territoire touristique s’engage pour faire évoluer leurs pratiques.

Le Costa Rica, une destination écotouristique et durable ?

Comme on peut le voir dans le schéma ci-dessous, si l’écotourisme se concentre sur les dimensions environnementales et économiques d’un territoire touristique, le tourisme durable se veut globale, en prenant en compte l’ensemble des problématiques en jeux (sociale, environnementale et économique), afin de s’appliquer à une grande diversité de contexte différent. 

Dans les faits, le Costa Rica cherche à répondre aux exigences croisées du tourisme durable, mais nous verrons que cela est appliqué surtout à des contextes davantage propres à l’écotourisme, à l’image des parcs nationaux et des réserves naturelles (privées ou publiques). Pour autant, à termes nous aimerions privilégier le terme « tourisme durable » pour parler du modèle touristique du Costa Rica, car il est davantage adapté aux objectifs mis en avant par les politiques en place, ainsi qu’à la diversité des territoires touristiques concernés.

Maintenant, il est également important de nuancer le propos, en mettant en valeur le travail qui reste à accomplir pour que le Costa Rica continue à être perçu comme un modèle pour l’écotourisme et le tourisme durable. Car de nombreux acteurs du tourisme restent encore opaques à ces problématiques de durabilité et de préservation de l’environnement, tandis que certaines destinations du pays répondent davantage aux logiques du tourisme de masse, en parfaite contradiction avec celles de l’écotourisme ou du tourisme durable…

Pour illustrer cela, nous vous invitons à consulter un classement développé par Meaningful Tourism en 2023, pour évaluer 88 destinations touristiques à travers le monde par rapport à un ensemble de critères du tourisme durable : Index Meaningful Tourisme 2023.

En synthèse on peut y voir que le Costa Rica n’est qu’au 31ème rang mondiale, derrière la France (19ème), mais que pour autant seule les 3 trois premiers pays de ce classements (Aruba, Islande et Suisse) répondent à plus de 50% des critères analysés, tandis que le Costa Rica est premier si l’on évalue uniquement les critères environnementaux. D’un côté, cela met en valeur la complexité de mettre en place des stratégies de tourisme durable, tant cela nécessite une remise en cause globale des modes de fonctionnement (à l’image du développement durable). Tandis que cela illustre également le travail important réalisé par le Costa Rica sur le plan environnemental, avec une destination exemplaire par rapport à l’écotourisme, mais qui a encore du travail à faire pour être exemplaire en matière de tourisme durable.

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